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La CGT favorable au mariage homosexuel !

La CGT a exprimé vendredi 19 octobre dernier son soutien au projet de loi sur le mariage homosexuel, qualifié d’« avancée incontestablement positive », mais elle a mis en garde contre d’éventuelles « conséquences négatives sur les droits des femmes ».

Dans un communiqué, la CGT revient sur son vote négatif lors de la consultation de deux instances, la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) et à la Caisse nationale de l’assurance vieillesse (Cnav).

L’avis de ces deux instances sur le projet de loi n’est que consultatif.

Plaidant pour l’« accès au mariage pour tous », la CGT a indiqué que son vote « ne signifie aucunement un quelconque rejet du mariage homosexuel ».

Il « avait pour objet de signifier au gouvernement qu’on ne pouvait demander aux différentes caisses de sécurité sociale concernées de donner un avis dans l’urgence, alors même que certaines dispositions du projet sont particulièrement problématiques, avec des conséquences fâcheuses notamment pour les femmes », selon la confédération de Bernard Thibault.

Elle a estimé notamment que « le texte en l’état peut conduire à une remise en cause des droits spécifiques des femmes en matière de retraite » et s’est inquiétée de voir « l’usage du féminin banni du texte ». »

Lire les communiqués de la CGT sur les raisons de ce vote négatif :

Communiqué 19/10/12
Communiqué 23/10/12




Si aujourd’hui l’église catholique dans sa grande majorité (mais heureusement pas tous !) et bon nombre d’hommes et de femmes politiques de droite et d’extrême droite sont contre le mariage homo, donc contre les mêmes droits pour tous les couples, et crient au scandale contre nature, il est pourtant à remarquer que tous les pays européens et du Monde où le mariage homosexuel et l’adoption par les couples homosexuels ont été autorisés, ne sont finalement pas devenus des pays de dégénérés, comme l’affirment les opposants bien pensants (mais mal instruits). C’est même tout le contraire ! Et les enfants vivant au sein de ces couples, élévés dans cette tolérance qui fait tant défaut à certains, sont le plus souvent équilibrés, épanouis, heureux, et ne deviennent pas non plus forcément homos à leur tour !
Outre l’adoption, il s’agit d’ouvrir les mêmes droits aux partenaires de même sexe, comme par exemple le droit à la reversion pour le conjoint survivant. Ce que le Pacs, hypocritement, ne permet pas, alors qu’il devrait s’agir d’un droit fondamental !

Heureusement, certaines collectivités ou certains employeurs vont de l’avant. A l’instar de ce Conseil Général qui a octroyé une adoption à un couple de garçons vivant sur notre sol (et qui n’avait pas caché sa situation). A l’instar aussi de l’hôtel Méridien de Nice qui emploie 170 salariés et qui fait figure de précurseur en accordant désormais aux mariés homos le même nombre de jours de congés qu’aux hétéros. Une avancée permise par un accord signé par la CGT et la direction du 4 étoiles dans le cadre des négociations annuelles obligatoires.
Cet accord vient formaliser une pratique datant déjà d’une année puisque l’égalité de traitement entre mariés et pacsés était déjà instaurée en accordant à tous, hétéros comme homos, ce congé de quatre jours.
Pour mémoire, le mariage homosexuel est toujours interdit en France qui reste honteusement à la traîne par rapport à d’autres pays. Cette disposition, probablement la première en France, s’appliquera donc aux salariés homosexuels convolant dans l’un des pays de l’Union européenne pratiquant le mariage homo comme les Pays-Bas, la Belgique ou l’Espagne.

Les 3 arguments de l' ??glise catholique qui ne tiennent pas

  • D’abord, l’homosexualité serait, en soi, « une dépravation grave » (Catéchisme, § 2357).
  • Ensuite, le mariage est un sacrement qui lie un homme et une femme.
  • Enfin, un enfant a besoin d’un père et d’une mère pour s’épanouir.
  • Le premier argument est censé s’appuyer sur des textes de la Bible, dont le plus célèbre est l’épisode de Sodome et Gomorrhe : ces deux villes auraient été détruites par Dieu pour punir leurs habitants de leur homosexualité.
    Or, pour les historiens, cet épisode illustre l’impiété et un refus d’hospitalité envers l’étranger, comme le confirment l’épisode parallèle de Gidéa (Juges, XIX, 22-25) ainsi que toutes les références à Sodome dans le reste de la Bible comme dans les évangiles.

D’autres textes renvoient à des lettres de Paul, mais des erreurs de traduction les annulent. Le seul texte explicite est celui du Lévitique (XX, 13), mais il est inséré dans un ensemble de prescriptions rituelles juives dont les chrétiens se sont affranchis dès l’époque de Paul, ce qui rend curieuse la volonté de s’accrocher à tout prix à cette seule interdiction, en ignorant toutes les autres.

D’ailleurs des protestants, plus conséquents, ne s’estiment pas concernés par ces malédictions, et ont accepté d’ordonner des pasteurs homosexuel(le)s et de marier des personnes de même sexe. (Pour le point de vue d’un catholique marié contraire à celui de la hiérarchie, cf. Bruno Grange, La Sexualité, chemin vers Dieu, éd. Du Signe. Pour une étude détaillée de l’épisode de Sodome).

  • Le deuxième argument n’est valable qu’à l’intérieur de la communauté catholique. Pour la société civile, le mariage est un contrat qui a été mis en place il y a environ 8 à 10.000 ans, quand les sociétés humaines se sont structurées autour de l’agriculture et de l’élevage.

Auparavant, on a toutes les raisons de penser que les groupes humains vivaient à peu près comme les autres chimpanzés, les macaques ou les babouins, en sociétés ignorant la paternité et dont les petits étaient élevés par les mères, les femmes de la famille de la mère, et les
hommes « amis » de la mère : chaque individu devait chercher personnellement sa nourriture quotidienne, et personne ne pouvait asservir autrui.

Mais à partir du moment où du grain pouvait être stocké, que des bêtes pouvaient être accumulées, des « dominants » sont apparus qui ont pu monopoliser la nourriture et ainsi s’asservir des congénères. Le contrat définissant la répartition des biens en cas d’alliance devient nécessaire.

Accaparer les femmes qui vont donner les enfants, héritiers ou main d’œuvre, doit se faire dans les règles, par des accords entre clans de dominants. Le « mariage » n’est que ce contrat social. Cet état des choses est bien reflété dans la Bible juive, dans l’Ancien Testament chrétien.

Les Grecs et les Romains ont toujours ce contrat privé entre les familles. En Europe, c’est très tard que l’ ??glise catholique finira par imposer un mariage devant témoin (le mariage à l’église : XVIe siècle ?). La Révolution française le transforme en contrat devant l’ ??tat, qui définit ses clauses et en garantit le respect.

L’ ??tat ne s’occupe pas des raisons du mariage (si les individus s’aiment ou non, veulent des enfants ou non, ne sont mus que par l’intérêt ou pas, etc.) : il prend fait que deux individus veulent lier leurs vies, et définit les conditions matérielles dans lesquelles cela peut se faire, en proposant aujourd’hui le choix entre deux types de contrats (pacs ou mariage) et en laissant la liberté de ne pas établir de contrat (concubinage).

On ne voit donc pas ce qui empêcherait, par principe, un tel contrat entre deux personnes de même sexe, ce que constataient déjà les juristes romains comme Cicéron (cf. Jared Diamond, Le Troisième chimpanzé, Folio).

  • Le troisième argument, qui affirme qu’un enfant a besoin d’un père et d’une mère pour se construire, ne correspond pas à la quasi-totalité de l’histoire humaine. De plus, il occulte les problèmes posés par la famille nucléaire (« familles, je vous hais »), par les ruptures de couples (familles monoparentales, recomposées) ainsi que l’état de fait actuel des dizaines de milliers d’enfants élevés par des couples homosexuels.

Cet argument tient à l’évidence de l’idée reçue et du préjugé, et n’a pas de fondement dans le concret des situations réellement vécues. Et notons également le paradoxe de ces hétéros qui refusent aux homos de s’occuper d’enfants, quand on connaît le chiffre des gosses maltraités et abusés par de bons hétéros, vivant en couples hétéros.

Souvenez-vous : les catholiques objectaient déjà que la liberté d’avorter allait conduire à une prolifération infinie du massacre des foetus ; que la famille allait disparaître avec l’instauration du pacs ! ?? force de crier « au loup ! » sans que personne ne voie de loup surgir, les catholiques ont convaincu la majorité des français qu’ils étaient de piètres prédicateurs d’avenir.

N’ayons donc pas peur de l’avenir de la famille, et laissons les homosexuels qui le désirent se marier et élever des enfants : la société en sera plus humaine et plus riche dans sa diversité !

Propos d’Yves Ferroul, médecin, sexologue et écrivain. Co-auteur notamment de « L’histoire des rapports entre médecins et sexualité », de « La sexualité féminine » et d’un « Manuel d’introduction à l’étude de l’histoire de la médecine ».

Article publié le 2 novembre 2012.


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