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La foire à l’indécence
Stock options, parachutes dorés, et puis quoi encore ?
Valéo, Natixis, Société Générale, Crédit Agricole, chaque jour apporte son nouveau scandale à coup de millions, par ci, de dizaines de millions par là, ou de centaines de millions pour les plus chanceux dans cette grande foire à l’indécence.
Qui peut oser prétendre valoir 100 ou 1000 fois plus que son voisin ? Qui travaille 1000 fois plus que 35 heures par semaines ? C’est pourtant l’écart que l’on constate le plus fréquemment entre les plus haut salaires et les plus bas au sein d’une même entreprise.
Mais ne nous y trompons pas, ce grelot médiatique agité devant nos yeux et nos oreilles effarés n’a qu’un seul et unique but : trouver des boucs-émissaires, sacrifier quelques victimes expiatoires pour ne pas s’attaquer à l’origine même de la crise, au seul vrai coupable : le système capitaliste, intrinsèquement porteur d’inégalités et d’exploitation, puisque son moteur est la recherche du profit maximum.
Pour preuve, on s’agite à rédiger un décret, moins destiné à une poignée d’entreprises aidées (huit au total) qu’à faire semblant de répondre à une réelle indignation populaire. Mais à aucun moment la question de la limitation des hauts revenus n’a été évoquée. Sujet tabou. Les Bolloré, Pinault, Bouygues et consorts peuvent dormir tranquille.
De la même manière, alors que l’on faisait mine de s’indigner de certains golden parachutes, d’autres salaires non moins mirobolants étaient rendu publics. Un autre classement, cette fois salué par un concert de louanges médiatiques : Un français arrive 5e, presque le podium ! il touche 1.4 million d’euros par mois !
Et cette fois, personne pour s’indigner, non, c’est le classement des footballeurs les mieux payés. A Rome, on réclamait du pain et des jeux. Aujourd’hui on semble se satisfaire des jeux, et tant pis si les joueurs nous bouffent notre pain...
Article publié le 7 avril 2009.