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La grève, ça sert à rien...

La grève, ça sert à rien : voilà la réponse souvent opposée par les collègues lors des journées d’actions proposées par les syndicats.

Nous tenons, toujours soucieux de pédagogie, au lendemain des journées du 27 novembre et du 31 janvier qui n’ont compté respectivement « que » 30,10 % et 19,80 % de grévistes à la DDFiP38, à expliquer à quoi sert la grève afin que chacun choisisse ou pas de participer selon sa conscience mais en toute connaissance de cause.

Car si, la grève, ça sert !

Tout d’abord, situons les choses. Nous sommes agents de la Fonction Publique, ce qui signifie que notre activité ne se situe pas exactement dans le domaine de la création de richesse au sens où les économistes ultra-libéraux l’entendent.

C’est pourquoi une journée de grève dans nos services ne coûte rien à notre Etat-employeur, au contraire elle lui fait faire des économies sur sa masse salariale. Elle n’a pas pour objet non plus de gêner l’usager. Nous ne servons pas dans les transports et la fermeture une journée d’un Centre des
Finances Publiques n’impacte en rien le quotidien de l’usager, ni des partenaires institutionnels. Ce qui n’est pas fait aujourd’hui sera fait demain et nos activités ne revêtent que très rarement un caractère d’urgence à 24 heures.

Donc, à quoi sert de sacrifier une journée de traitement ?

Ne perdons pas de vue que nous évoluons dans une démocratie dont les élus sont soumis aux pressions diverses de lobbies, de corporations et de groupes sociaux de tous poils. L’essentiel de leur travail consiste à négocier des compromis censés être égalitaires. Dans les faits, il est plus simple pour nos élus de satisfaire les plus puissants, ceux qui sont le mieux à même de faire vaciller leur mandat. Bref, ceux qui leur font le plus peur.

Nous sommes, nous, agents de la Fonction Publique, partie prenante de ces groupes sociaux à double titre : celui de citoyen et celui de fonctionnaire. Et de quel moyen de pression disposons-nous pour nous faire entendre ?
Ni celui de la finance, ni celui des lobbies, ni celui de nos capacités bloquantes de notre activité en l’état actuel de notre mobilisation. Alors, à quoi sert une journée de grève, nom d’un volatile ?

Avez-vous remarqué que notre Etat-patron utilise toute une batterie d’indicateurs statistiques pour nous rendre à l’évidence de leurs décisions le plus souvent restrictives de notre droit et de nos acquis sociaux ? Sans doute, à moins d’être sourd et aveugle. Eh bien, une journée de grève, c’est notre indicateur à nous, les petites mains. Nous n’en avons qu’un seul et c’est celui-là.

Bien sûr, le nôtre est payant, c’est là l’effet pervers. Nous devons payer une journée de salaire le droit d’expression. Et cet indicateur, à quoi et à qui sert-il ? Il a un double effet selon qu’il est bas ou élevé.

  • Un taux de grévistes bas est un outil utilisé par nos dirigeants pour se « rassurer » sur l’état d’esprit qui règne dans les services, et ils ne se privent pas de l’employer contre les revendications des représentants syndicaux : « peu de grévistes = tout va bien, ils encaissent encore les reculs sociaux, nous pouvons continuer à économiser sur leur dos. »
  • Un taux élevé de grévistes est un signal d’alerte et vos représentants syndicaux ne sont plus écoutés sans être entendus. Et voilà notre
    moyen de pression à nous.

Quant au sacrifice d’une journée de salaire : posez-vous la question de savoir combien vaut une journée de temps libre ? Combien valent ces 7 ou 8 heures dont on dispose librement ? Plus ou moins que ce qu’on nous donne en échange de leur mise à disposition de l’Administration ?

Expression inspirée de la section CGT du Bas Rhin

Article publié le 2 février 2013.


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