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Exilés fiscaux : honte et déshonneur !

 A la recherche des exilés fiscaux

Gérad Depardieu a justifié récemment son exil fiscal en Belgique et en Russie avec un argument tout simple, très connu et qui se respecte, le fameux : « JE SUIS PAS TOUT SEUL ! »
Gégé qui balance en brandissant le fameux top 50 IFOP des personnalités préférées des français, publié par le JDD deux fois par an. Il affirme que 30 d’entre elles ont quitté le pays !

Et bien c’est faux !

Après avoir épluché la situation de ces 50 personnalités, il en ressort 3 cas de figure :

  • d’abord ceux qui sont partis depuis longtemps, souvent en Suisse, comme Charles Aznavour (16e dans le top), Alain Delon (25e) ou le pilote de rallye Sébastien Loeb (43e) qui explique : « la carrière d’un pilote est courte, je me dois de la rentabiliser pour assurer mon avenir et celle de mes proches ». Il en a de la chance !
  • deuxième cas de figure, ceux qui sont partis récemment, sans preuve d’exil fiscal. C’est le cas d’Omar Sy, le comédien d’Intouchable, qui a quitté sa maison de la banlieue parisienne, direction la Californie et Los Angeles, avec femme et enfants, pour un an seulement, et pour le boulot, pas pour les impôts. Promis juré, il revient en France l’année prochaine ! De toute façon, si ce n’est pas le cas, il sera attendu au tournant vu le climat actuel !
  • et enfin il y a tous les autres, tous ceux qui vivent en France, et qui n’en bougent pas. Simone Veil, Francis Cabrel, Jean-Pierre Pernaut, Alain Souchon ou… François Hollande. Ceux-là sont les plus nombreux, n’en déplaise à Gérard !

Au total, ce sont donc 39 des 50 personnalités préférées des français qui vivent toujours dans l’hexagone. Cela n’excuse pas bien sûr les 11 autres, mais comme quoi Gégé a eu la main un peu lourde. Espérons surtout qu’il ne soit pas vexé, parce que le pauvre a disparu du classement cette année ! Il sera d’ailleurs intéressant de voir si Gérard Depardieu, l’exilé fiscal, réintègre le top 50 en juillet prochain…

 C'est déjà la preuve qu'on peut faire fortune en France !

(expression de la CGT Finances Publiques des Landes)

L’exil fiscal est une réalité incontournable : rien n’est plus simple, une fois fortune faite en France, que de partir vivre dans un pays à la fiscalité plus avantageuse. L’actualité nous rabat les oreilles avec Depardieu, qui, comme tant d’autres, a profité de la France, et aujourd’hui, nous tourne le dos et crache sur ses « fans ».

Dans ce registre, il n’est malheureusement pas le seul à avoir profité de nous. Ce fut le cas de Michèle Laroque qui défend âprement les restos du cœur, mais qui résidait officiellement aux Etats-Unis jusqu’à nomination de son compagnon, François Baroin, en tant que ministre. Sans parler de Alain Delon, résident et citoyen suisse qui a présidé le concours de Miss France 2011, de Charles Aznavour, résident Suisse, que l’on voit régulièrement sur tous les plateaux télé, de Patricia Kass, résidente Suisse qui a représenté la France à l’Eurovision, d’Emmanuelle Béart, résidente Belge qui défend la cause des sans-abris en France, Laetitia Casta, résidente au Royaume Uni qui fut notre Marianne en 2001, Daniel Auteuil, résident Belge représentant du Téléthon 2009 qui fut 2 fois césarisé et une fois palmé en tant que meilleur acteur français ou encore Isabelle Adjani, résidente Suisse qui fut 5 fois récompensée par un César.

N’oublions surtout pas les M. Laforêt, J. Garcia, Marc Lévy, Christian Jacques, J. Halliday, M. Polnareff, F. Hardy, Doc Gynéco, Chantal Goya et J.J Debout ainsi que Florent Pagny (dont certains ont été en délicatesse avec le fisc ! la liste n’est pas limitative)...

Ne pas oublier non plus les Alain Prost, Jean Alesi, S. Loeb, Richard Virenque, Guy Forget, Richard Gasquet, Henri Leconte, Amélie Mauresmo, Gaël Monfils, Cédric Pioline, J.W Tsonga, Arnaud Clément, Fabrice Santoro, Yannick Noah (le tennis est bien représenté).

Dans un autre registre, nous avons les grands patrons et héritiers, les propriétaires de Auchan, Carrefour, Lancel, Kenzo, Kookaï, Seita, Laurent Perrier, St Yorre, Vichy, Schlumberger, groupe PSA, Lacoste, UPSA, Cochonou et Justin-Bridou, Réseaux câblés de France, Vinci, Buffalo Grill, Publicis, Hechter, Accor, Pierre et Vacances, C. Dior, J.L David, E. Peugeot, J. Taittinger, P. Hersant, C. Bouygues, A. Afflelou, B. Tapie (négociateur d’un forfait fiscal pour sa famille en Suisse en 2008), G. Bourgoin (poulets Loué), etc.. etc...

A un titre ou un autre, toute ces personnes (show-biz, écrivains ou commerçants) ont profité des largesses de l’Etat Français pour s’enrichir.

Prenons simplement tous ces acteurs qui ont bénéficié des subventions de l’Etat pour le cinéma (les plus importantes d’Europe), pour son développement et sa diffusion. Nous sommes braves en France, nos impôts servent à subventionner, et nous nous bousculons aux entrées des salles de spectacle et de Roland Garros.

Mais nous pouvons être heureux pour les Suisses, ils ont un multiple champion du Monde de Rallye, des tennisman de renom et une kyrielle de chanteurs. Bien beau pays ma foi !

Relire aussi notre expression sur l’évasion fiscale et les 44 plus grosses fortunes françaises exilées en Suisse

 La légion du déshonneur ?

Jacques Tardi, le célèbre auteur de bande-dessinée a décidé de refuser « avec grande fermeté » la légion d’honneur 2013 qui lui avait été attribuée le 1er janvier dernier. Il déclare qu’il veut « rester un homme libre et ne pas être pris en otage par quelque pouvoir que ce soit ». L’ironie de l’histoire est qu’il a appris la nouvelle de cette attribution de la légion d’honneur par la presse !

Les refus de recevoir la légion d’honneur sont en fait relativement fréquents. En effet, elle est attribuée et non pas demandée par les intéressés. Albert Camus, Louis Aragon, Jean Paul Sartre ou encore Simone de Beauvoir font partie de ces personnalités qui n’en voulaient pas. C’est à partir du moment où le nom est publié dans le journal officiel que la personne doit se manifester. Pour choisir les élus, les ministres soumettent des noms à la Grande Chancellerie de la Légion d’honneur qui sont ensuite instruits par le conseil de l’ordre de la Légion d’honneur. Les dossiers sont, pour finir, soumis au président de la République. Visiblement, Jacques Tardi s’en contre-balance de la médaille et préférerait que l’on parle plus de son dernier album : Moi, René Tardi, prisonnier de guerre, Stalag II B publié chez Casterman.

Or il y en qui qui feraient bien de suivre son exemple. Ainsi Jo-Wilfried Tsonga, un de nos exilés fiscaux, honoré en 2013 !!! Certes, on ne compte plus les sportifs qui ont « quitté » la France, notamment chez les pros de la petite balle jaune, et Jo est loin d’être le seul tennisman à habiter en Suisse. Richard Gasquet et Julien Benneteau, également élevés à l’Ordre national du Mérite, ont leur résidence principale là-bas. Tout comme Arnaud Clément, Fabrice Santoro, Guy Forget, Amélie Mauresmo ou encore Gaël Monfils.
De même notre Gégé (ex)national à qui le Président Mitterrand, qu’il avait ardemment soutenu pour sa réélection (c’est fou comme on peut changer !), a attribué la Légion d’honneur.
Mieux encore, la décoration en 2006 de son pote bien aimé Vladimir Poutine comme grand-croix de la Légion d’honneur !

En clair, cette légion d’honneur ne devrait être attribuée qu’à des citoyens qui paient leurs impôts en France, et devrait donc être restituée dès lors qu’on deshonore son pays en le quittant pour des raisons fiscales ! Sinon, c’est tout bonnement la légion du déshonneur.

Allez, pour le fun, la liste des personnes qui ont refusé la légion d’honneur (comme quoi c’est possible d’être honnête et droit !) :

  • Le curé d’Ars, qui la refusa au motif que la croix ne rapporterait pas d’argent pour les pauvres.
  • Les collaborateurs du Canard enchaîné
  • le dramaturge Népomucène Lemercier refusant de prêter serment à l’Empereur et à sa dynastie
  • La Fayette, Mgr Maurice de Broglie, le poète Jean-François Ducis (qui préférait « porter des haillons que des chaînes),
  • George Sand (qui écrivit au ministre qui lui proposait la croix : « Ne faites pas cela cher ami, je ne veux pas avoir l’air d’une vieille cantinière ! »),
  • Honoré Daumier (qui déclara : « Je prie le gouvernement de me laisser tranquille ! »),
  •  ??mile Littré, Gustave Courbet, Guy de Maupassant, Maurice Ravel (qui refuse immédiatement cette distinction, sans donner de justification),
  • Pierre et Marie Curie (Pierre, à qui l’on proposait la croix, rétorqua simplement : « Je n’en vois pas la nécessité »),
  • Claude Monet, Georges Bernanos, Eugène Le Roy, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Albert Camus, Antoine Pinay,
  • Brigitte Bardot (qui est décorée en 1985 mais refuse d’aller la chercher) (à ne pas confondre avec Frigide Barjot ! LOL), Aimé Césaire, Catherine Deneuve, Claudia Cardinale, Mylène Farmer (à plusieurs reprises)
  • Hector Berlioz, auquel l’ ??tat désargenté voulait payer une messe de Requiem avec le ruban rouge au lieu de verser les 3 000 francs promis, s’écria : « Je me fous de votre croix. Donnez-moi mon argent ! ».
  • Des poètes comme Jacques Prévert, Georges Brassens qui en fit une chanson ou Léo Ferré, qui a brocardé « ce ruban malheureux et rouge comme la honte ».
  • Geneviève de Fontenay, la présidente du Comité Miss France qu’un sénateur de Savoie voulait proposer, l’a aussi refusée pour des raisons inverses : « C’est vraiment désacraliser le ruban que de le distribuer à n’importe qui… comme des médailles en chocolat. »
  • Distingué fin décembre 1997, l’écrivain Bernard Clavel a fait savoir qu’il refusait de recevoir la Légion d’honneur, préférant rester « dans le clan de ceux qui l’ont refusée ». Il a ajouté que son oncle Charles Clavel l’avait reçue parce qu’il avait abondamment versé son sang pour son pays dans une terrible guerre : « Je pense qu’il se retournerait dans sa tombe en me voyant porter le même ruban que lui. » C’est également le cas de Philippe Séguin, dont le père est mort sans la recevoir.
  • En 1949, le ministère de l’ ??ducation nationale propose la décoration à Marcel Aymé. La réponse donnée par l’écrivain est restée célèbre. Il termine son article par ces mots : « [...] pour ne plus me trouver dans le cas d’avoir à refuser d’aussi désirables faveurs, ce qui me cause nécessairement une grande peine, je les prierais qu’ils voulussent bien, leur Légion d’honneur, se la carrer dans le train, comme aussi leurs plaisirs élyséens. »
  • Le sculpteur résistant René Iché, décoré comme chevalier pour 1914-1918, refusa la promotion d’officier en 1947 estimant que cette décoration perdait tout sens s’il la recevait en tant qu’artiste ou en tant que résistant pionnier de 1940.
  • Certaines personnes choisissent d’accepter la décoration mais refusent de la porter, par exemple Jean d’Ormesson, de l’Académie française qui déclarait : « Les honneurs, je les méprise, mais je ne déteste pas forcément ce que je méprise.
  • Erik Satie écrit à propos du refus de la décoration par Maurice Ravel : « Ravel refuse la Légion d’honneur, mais toute sa musique l’accepte. »
  • De même, lorsque Aragon la refuse, Jacques Prévert, feignant la sévérité, lui dit : « C’est très bien de la refuser, mais encore faudrait-il ne pas l’avoir méritée. » On notera que ce mot est attribué à Erik Satie par Jean Cocteau : « Le tout, disait mon vieux Satie, n’est pas de refuser la Légion d’honneur. Encore faut-il ne pas l’avoir méritée. » On notera aussi que François Mitterrand a remis la Légion d’honneur à Aragon en 1981.
  • Edmond Maire la refusa en déclarant : « Ce n’est pas à l’ ??tat de décider ce qui est honorable ou pas. »
  • Le 16 octobre 2006, le président de l’organisation d’ ??ducation supérieure turque et ancien recteur de l’université Galatasaray, le professeur Erdogan Teziç, a rendu la Légion d’honneur qu’il avait reçue le 17 septembre 2004 pour protester contre l’adoption de la loi par l’Assemblée nationale française visant à pénaliser la négation du génocide arménien.
  • Le 2 janvier 2009, Michèle Audin, mathématicienne, membre de l’Oulipo, fille du mathématicien Maurice Audin (1932-1957), refuse le grade de chevalier de la Légion d’honneur au motif de l’absence de réponse du président Sarkozy à la lettre ouverte envoyée par sa mère demandant que soit éclairci le mystère de la disparition de son mari en Algérie et que la France assume sa responsabilité.
  • Le 5 janvier 2009, les journalistes politiques Françoise Fressoz (Le Monde) et Marie- ??ve Malouines (France Info) ont annoncé refuser la décoration : « Rien, dans mon parcours professionnel, ne justifie pareille distinction. Je pense en outre que, pour exercer librement sa fonction, un journaliste politique doit rester à l’écart des honneurs. Pour ces raisons, je me vois dans l’obligation de refuser cette distinction. »
  • Jean Kreitmann, écrivain évangéliste suisse, refusa le titre de chevalier de la Légion d’honneur sous la présidence de François Mitterrand.
  • Jean Guillou, organiste, l’a refusée en juillet 2010, ne considérant la Légion d’honneur que comme un « accessoire honorifique ».
  • Jacques Bouveresse l’a refusée à trois reprises, dont la dernière suite à son attribution par Valérie Pécresse en 2010, ne « souhaitant en aucun cas recevoir de distinctions de ce genre ».
  • Didier Dubois, chercheur au CNRS, refuse sa nomination au grade de chevalier en 2010 par la ministre Mme Valérie Pécresse, et s’en explique dans une lettre.
  • Henri Torre, ancien ministre, ancien sénateur et président du conseil général de l’Ardèche, refuse la Légion d’honneur le 2 janvier 2012, indiquant qu’« on a nommé trop de gens qui ne méritaient pas d’être nommés... on a bafoué cette haute distinction en nommant n’importe qui »".
  • Jack Ralite, ancien ministre, nommé dans la promotion du 1er janvier 2012, indique le 4 janvier suivant qu’« il n’a pas refusé trois fois la Légion d’honneur sous la gauche pour l’accepter une fois sous la droite », et qu’il ne sera pas « un élu qu’on porte à la boutonnière ».
  • Annie Thébaud-Mony, directrice de recherches à l’INSERM, refuse la Légion d’honneur le 31 juillet 2012, afin de dénoncer l’« indifférence » qui touche la santé au travail et l’impunité des « crimes industriels ».

Article publié le 16 janvier 2013.


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