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Foutage de gueule !

Une petite révélation, bien croustillante, faite au Grand Journal de Canal Plus cette semaine, par Jean Michel Apathie.

Elle concernait l’intervention du Président de la République, Nicolas Sarkozy, auprès de Philippe Varin, PDG de PSA Peugeot Citroën, au sujet des menaces de licenciement et de plan social qui pesaient sur le groupe automobile.

En effet, l’annonce, mardi, d’une suppression massive d’emplois chez PSA Peugeot Citroën avait provoqué la stupeur. Philippe Varin a aussi expliqué que PSA prévoyait un tassement du marché européen pour les cinq prochaines années et devançait de futurs mauvais résultats financiers. Il a confirmé que c’est bel et bien le secteur de la recherche et développement qui sera le plus particulièrement touché. Mais il a nié toute accusation de « délocalisation de la matière grise » et s’est dit « choqué d’un faux procès ». « Le groupe a 15.000 chercheurs en France, 400 à Shanghaï et 1.500 personnes à Sao Paulo. Donc 85 % sont en France. Nous sommes le plus gros déposant de brevets en France », a assuré Philippe Varin. Des déclarations qui ont pour objectif de rassurer les employés alors que les mouvements de protestations ont eu lieu récemment dans quelques usines.

Mais qu’on se rassure, Zorro est arrivé, et ainsi, en ce jeudi 24 novembre, Don Diégo de la Sarkozia se vantait d’avoir fait plier Philippe Varin et annonçait fièrement qu’il n’y aurait pas de licenciement, ni de plan social ! Des propos confirmés quelques temps plus tard par Philippe Varin lui-même. Lequel a ajouté, aux micro de RTL : « Tout serait fait pour favoriser les départs à la retraite et les reconversions en interne ». Une manière de justifier publiquement les 6.000 suppressions de postes pour 2012 !

Le chef de l’Etat a précisé que les quelque « 2.000 salariés du groupe les plus directement concernés par ce projet seront tous reclassés, soit à l’intérieur du groupe, soit à l’extérieur du groupe, notamment chez ses prestataires ».

Nicolas Sarkozy estime aussi que « l’emploi ne doit pas être la variable d’ajustement » des plans de restructuration des entreprises. « J’ajoute qu’il est hors de question que PSA réduise ses dépenses de recherche en France. Je souhaite au contraire qu’elles puissent encore s’accroître » a-t-il affirmé vigoureusement. Une prise de position tranchée qui contraste un peu avec le scepticisme de son ministre du Travail et de l’Emploi, Xavier Bertrand.

Le ministre du Travail n’a en effet pas manqué de s’inquiéter du sort réservé aux sous-traitants et prestataires du constructeur français, qui eux vont mécaniquement perdre 2.500 postes, et demande pour sa part « des garanties sur l’emploi ».

Seulement voilà, il y a le scooter de la discorde !

Jusque là, nous avions pris l’habitude de voir notre facteur nous livrer le courrier au guidon de son scooter (ou de son vélo) siglé Peugeot. Comme la police en Citroën où d’autres représentants de l’état véhiculés en Renault, les entreprises françaises avaient la primeur sur certains marchés publics. Afin de soutenir notre industrie, quoi de plus naturel ? Mais aujourd’hui, les temps changent.

Ainsi La Poste - entreprise 100% publique, est-il nécessaire de le rappeler ? - a préféré en 2010 acheter 3 000 scooters taïwanais plutôt que ceux du groupe PSA. Suite à l’appel d’offre, Kymco a remporté le contrat grâce à une proposition plus intéressante du point de vue financier. Normal, la loi du marché est ainsi faite. Alors les Agility 50 cm3, tout de jaune vêtus, remplaceront certains Peugeot Ludix de l’entreprise public.

Sauf qu’en France, dans le cadre du Pacte Automobile, l’Etat s’est engagé à soutenir les entreprises françaises ! Du coup, dans cette période également difficile pour le secteur deux-roues, la marque au Lion s’interroge sur le fait d’avoir perdu ce contrat qui « ne s’est pas concrétisé pour quelques dizaines d’Euros ». Pierre-Louis Colin, directeur général de Peugeot Scooters déclare « que son entreprise est déçue par cette décision », déçue de ne pas avoir été soutenue par le gouvernement. Dans un contexte de crise du marché, on peut même parler de coup de poignard supplémentaire porté aux salariés du Lion, du coup menacés de licenciement sur ces sites de production ! (à Dannemarie en Alsace et à Mandeure dans le Doubs).

Donc on ne peut que crier au « foutage de gueule », avec ce gouvernement et ce président qui font la morale à tout bout de champs et joue les sauveurs masqués en période préélectorale, alors qu’ils ne respectent eux-mêmes pas les règles du jeu ni aucun de leurs engagements pris depuis bientôt 5 ans !

En gros, c’est « faites ce que je dis, mais pas ce que je fais ! »
En gros, ils n’en ont rien à foutre des salariés et des entreprises françaises, ce qu’ils veulent, c’est sauver leur peau en Mai 2012 en se faisant passer pour les Robins des Bois de la Crise, qu’on se le dise !

Sauf que Robin des Bois, il prenait aux riches pour donner aux pauvres, et non l’inverse !!!

Article publié le 26 novembre 2011.


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