vous êtes ici : accueil > ACTUALITES > Economie

Vos outils
  • Diminuer la taille du texte
  • Agmenter la taille du texte
  • Envoyer le lien à un ami
  • Imprimer le texte

Il est où le changement ?

De nos camarades de la CGT Finances Publiques de Charente Maritime :

50 % des français ne seront pas partis en congés cette année.
Pas de plage, pas de camping, pas de montagne, pas de dépaysement pour la majorité de nos concitoyens. 8 Millions de français, en 2011, vivraient sous le seuil de pauvreté. Dans le même temps, notre pays accueille dans son « enfer fiscal » plus de 10% des millionnaires de la planète. Au cours de cet été, les mauvaises nouvelles se sont accumulées avec des plans sociaux qui s’allongent sans cesse. La France continue de se désindustrialiser. Sans compter que depuis quelques semaines les denrées alimentaires (blé, mais) et les matières premières (pétrole,or) font l’objet de la spéculation
financière. En 2007, cette spéculation avait provoqué des émeutes de la faim dans plus de 37 pays. Dans un tel contexte, les profiteurs de crise sont en principe toujours montrés du doigt, vilipendés et caricaturés.

F. Hollande et N. Sarkozy depuis 2008 ont donc multiplié les discours virulents sur la dérégulation du système financier mondial. En chœur, ils ont répété que l’ennemi c’est les marchés financiers. Terme générique qui englobe tellement de structure (Banques privées, Banques centrales, Fonds de Pensions, Chambres de compensation, Agences de notations, Paradis fiscaux, Structures de contrôle des marchés boursiers ...) que la responsabilité est diluée voire dissolue. Du discours enflammé, on passe vite au constat d’impuissance. A tous les niveaux de ce système financier, les scandales se sont accumulés avec des banques qui trafiquent des bilans
comptables ou qui mettent en place des outils financiers facilitant la fraude à grande echelle. Cet été on a battu le record avec le trafic du LIBOR, ce taux interbancaire qui détermine au jour le jour le prix de l’argent. Ce sont 16 grandes banques qui le fixent dont la Société Générale.

Depuis 2005, il semblerait que certaines banques eurent la possibilité de trafiquer ce taux avec à la clef des milliards de $ de bénéfices. Dans quelques semaines, nous risquons d’assister à la sortie de la zone €uro de la Grèce. Il y a deux ans les financiers craignaient que cette sortie génère une
crise systémique de la zone €uro. Aujourd’hui plus de problème car une grande partie de la dette grecque est devenue comme par magie une dette des contribuables européens. Doit-on être étonné de cette situation quand on regarde le parcours de certains hauts dirigeants économiques
et politiques ? Certains passent sans soucis des postes de responsabilité publics voire d’élus à la direction de fonds de pensions, de banques, de sociètès sans que personne ne trouve à y redire. Les perdants sont, comme d’habitude, les particuliers, les Etats et les entreprises. Les gagnants restent
comme toujours les fameux marchés financiers. Pourtant derrière ce terme générique, il y a toujours des hommes, des responsables publics et privés qui prennent des décisions.

Et ceux-ci sont loin de former une armée disciplinée. Un des pères fondateurs des USA, Thomas Jefferson écrivait ce texte prémonitoire en 1802 :

« Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques
priveront les gens de toute possession, d’abord par l’inflation, ensuite par la récession, jusqu’au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquis »

Nous pouvons déjà dire que le système financier peut continuer à augmenter son emprise car le nouveau pouvoir qui s’est installé en France n’a pas une réelle volonté politique de la remettre en cause.

Article publié le 17 septembre 2012.


Politique de confidentialité. Site réalisé en interne et propulsé par SPIP.