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L’Allemagne : exemple à ne pas forcément suivre, surtout par les salariés !

On nous casse les oreilles avec l’Allemagne qui serait quand même un pays tellement bien. Pour les salariés la question se pose quand même. Et les comparaisons prou-vent que l’Allemagne est surtout un exemple à ne pas suivre car les salariés y sont plutôt plus mal lotis qu’en France.

Par exemple l’impôt sur les so-ciétés est passé de 45% à 15% entre 1998 et 2008 compensé par une hausse de la TVA de trois points re-portant sur le plus grand nombre la fiscalité la plus injuste.

Le coût du travail

Selon Eurostat (organisme dé-pendant de la Commission Euro-péenne) en 2010, le coût salarial horaire (salaire et protection so-ciale) français est toujours inférieur (33,16 €) à celui de l’Allemagne (34,18 €). D’ailleurs, le patronat allemand délocalise ses usines en France, comme le reconnaît le PDG d’une usine
Mercedes installé en Moselle : « les ouvriers français nous revien-nent entre 15 et 20% moins cher que les ouvriers allemands ».

Le coût du travail est de 25,34 € de l’heure en Italie, 21,70 € en Es-pagne, 16,6 € en Grèce et 10,3 € au Portugal, pays qui présentent des taux de chômage record et des situa-tions économiques catastrophiques.
De même, en Allemagne, si le coût salarial horaire atteint 40 euros dans les régions industrialisées de l’ouest, il n’est que de 20 € dans les länder de l’ex RDA, là où le chô-mage dépasse les 25%. Ce ne sont donc pas les salaires et la protection sociale trop élevés qui expliquent le manque de compétitivité de l’éco-nomie française.

Le temps de travail

En 2010, selon Eurostat, le temps de travail effectif moyen des salariés était de 35,2 h par semaine en France pour 34,5 en Allemagne, 33,6 au Danemark, 33,3 en Norvège et 30,3 au Pays Bas.
A l’autre bout de l’échelle euro-péenne, la durée hebdomadaire ef-fective était de 41,2 en Roumanie, 40,2 en Bulgarie, 34,3 en Pologne, 38,6 en Grèce, 38,4 au Portugal ou 36,4 enEspagne.

Bref, on constate là encore que, contrairement au discours domi-nant, ce ne sont pas les pays où le temps de travail est le plus élevé qui se portent le mieux du point de vue économique.

Et pour mettre fin à la rengaine de « c’est la faute aux 35 heures » on notera que si, grâce à cette mesure, le temps de travail effectif a été ra-mené en France de 37,3 h en 1999 à 35,2 en 2010, dans le même temps les salariés allemands voyaient leur temps de travail passer de 36,7 à 34,5. Outre Rhin, cette réduction du temps de travail moyen a été réali-sée par la multiplication du temps partiel imposé, ce qui a entraîné une explosion du nombre de salariés précaires.

La productivité

Selon les mêmes statistiques eu-ropéennes, chaque salarié (public et privé) français produit en moyenne 74 100 € de richesse chaque année. Cette productivité est de 64 200 € en Italie, 62 500 € en Allemagne, 59 200 € en Angleterre, et 57 900 € en Espagne, 14 300 € en Roumanie.

Ainsi, et contrairement au dis-cours culpabilisateur de Nicolas Sarkozy, la France est, avec les pays scandinaves, parmi les pays d’Eu-rope où la richesse produite par chacune des personnes qui a un em-ploi, est la plus élevée. Au niveau mondial, la productivité des salariés français est même supérieure à celle des travailleurs japonais (68 000 € annuels) dont on nous dit qu’ils se tuent au travail pour le bonheur de leurs employeurs.

L’emploi

En 2010, en Allemagne, 46,2% des 15-24 ans et 76,2% des 25-64 ans disposaient d’un travail. En France, pour les mêmes tranches d’âge, les chiffres étaient respecti-vement de 30,3% et 71,5%. L’Al-lemagne semble donc incontes-tablement faire mieux en matière d’emploi surtout pour les jeunes.

Mais ces données statistiques masquent des réalités moins relui-santes. Contrairement à une idée re-çue, la France a créé deux fois plus d’emplois que l’Allemagne ces dix dernières années. Le faible taux de chômage chez nos voisins résulte d’abord d’un effet démographique car la part des jeunes entrant sur le marché du travail ne cesse de recu-ler (- 0,5% entre 2008 et 2011) alors qu’elle progresse de façon continue en France (+ 1,7%) du fait du dyna-misme de la natalité.

D’ autre part, en Allemagne, le recul du départ à l’âge de la re-traite imposé il y a 10 ans oblige aujourd’hui 56,2 % des 55-64 ans à rester au travail tandis qu’en France, seuls 30,3% des salariés sont encore au travail après 55 ans. L’Allemagne compte 4,8 millions de salariés payés entre 400 et 800 € mensuels et 134 000 personnes travaillent pour 1 € de l’heure. Cette hyper préca-risation s’effectue en outre surtout au détriment des femmes qui en moyenne travaillent 9 h de moins par semaine que les hommes.

Source : La CGT Finances Publiques 86

Article publié le 10 avril 2012.


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