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Le niveau de vie des retraités et du financement restent entiers

Le 3e rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) portant sur les perspectives 2020/2050, rendu public le 30 mars dernier, conforte l’appréciation de la Cgt sur la loi Fillon de 2003. Il montre en effet à la fois que cette réforme conduit à une dégradation importante du niveau des retraites sans pour autant résoudre les problèmes de financement à long terme. De nouvelles menaces pèsent dès lors sur l’avenir du système de retraite

Le rapport met en évidence l’ampleur de la dégradation du taux de remplacement moyen dans le secteur privé, résultant des réformes Balladur et Fillon. Un non cadre du secteur privé ayant cotisé 40 ans liquidant sa retraite à 65 ans verrait le taux de remplacement net de son dernier salaire passer de 83,6% s’il part à la retraite en 2003 à 76,8% en 2020 et 73,5% en 2050. Pour un cadre, ce taux de remplacement serait de 64,1% en 2003, 56,7% en 2020 et 53,2% en 2050, soit une dégradation de plus de 10 points, dans un cas comme dans l’autre.

Les cas types réalisés donnent une 2e mesure de cette dégradation. Ils permettent notamment de mesurer la dégradation du taux de remplacement pour les fonctionnaires. Ainsi, un fonctionnaire ayant commencé à travailler à 22 ans ½, qui aurait eu droit avant la réforme à une retraite à taux plein à 60 ans, verrait son taux de remplacement diminuer de près de 20 points s’il voulait partir à cet âge.

Enfin, le cas type portant sur les carrières courtes (30 à 35 ans, ce qui correspond à la situation de nombreuses femmes ayant interrompu leur activité) montre la dégradation de leur situation : à 65 ans, leur taux de remplacement serait inférieur à celui avant réforme : environ 65% pour un non cadre, et moins de 50% pour un cadre.

Il aurait été intéressant de procéder à une évaluation précise des conséquences de la réforme sur les pensions les plus modestes. Qu’en sera-t-il notamment pour le remplacement de 85% du SMIC pour les plus basses pensions ? Pour la Cgt, il est douteux que l’évolution conjuguée du minimum contributif et des paramètres de gestion des retraites complémentaires permette une véritable garantie du niveau de vie des retraités les plus modestes.

Le rapport confirme que la réforme de 2003 n’est pas financée. Certes, dans l’hypothèse d’un retour du chômage à 4,5% à l’horizon 2015, la situation globale pourrait être équilibrée si on transfère sur les retraites 3 points de cotisations chômage, et si l’Etat comblait le besoin de financement du régime des fonctionnaires. Un besoin de financement significatif subsisterait néanmoins en 2050, alors même que le niveau des retraites par rapport aux salaires se dégraderait dans des proportions considérables, du fait notamment de l’indexation des pensions sur les prix et non sur les salaires. En revanche, avec un taux de chômage de 7%, la situation serait relativement dégradée dès 2020 (besoin de financement de 0,4 point de PIB en 2020, et de 2,5 points de cotisation en 2050.

Le rapport confirme ainsi que sans une réforme ambitieuse du financement de la Sécurité sociale, contribuant à ramener l’économie vers le plein emploi, il sera impossible de garantir de bonnes retraites. C’est dire l’actualité d’une réforme du financement que la Cgt portera dans les prochains mois, notamment à l’occasion des discussions actuellement menées au sein du Conseil d’orientation pour l’emploi.

Déclaration de la CGT

Article publié le 30 avril 2006.


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