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Meeting national le 31 janvier 2012

La CGT organise un grand meeting national sur les retraites et la reconnaissance de la pénibilité au Zénith de Paris le 31 janvier à partir de 13h30 jusqu’à 16h. Au programme, tables rondes ; témoignages et allocution de Bernard Thibault.

Pour des retraites dignes de ce nom

 ??ric Aubin, en charge du dossier « retraite » à la CGT, expose les raisons de l’organisation d’un meeting national au Zénith, à Paris, le 31 janvier 2012, en présence de partis de gauche et d’organisations représentatives de jeunes.

Interview réalisée Par Jean-Philippe Joseph, journaliste, publiée dans le numéro de janvier 2012 d’Ensemble, le mensuel de la CGT adressé aux syndiqués.

La CGT organise le 31 janvier, à Paris, un meeting national autour de la question de la retraite et de la pénibilité. Pourquoi une telle manifestation à un tel moment ?

Eric Aubin : La question des retraites occupe une place importante dans les plans d’austérité imposés partout en Europe. Compte tenu des échéances à venir, il nous paraît important que la CGT reprenne la parole sur ce dossier. La première échéance, c’est bien sûr les élections présidentielles. Les partis politiques, notamment de gauche, ont dit un certain nombre de choses en 2010. Il est bon de rappeler les engagements pris à ce moment-là. Le retour de l’âge légal de départ à 60 ans pour tous doit être rétabli et un départ anticipé pour les salariés exposés à des travaux pénibles être mis sur la table. Les candidats doivent le réaffirmer. La deuxième échéance, c’est une possible réforme du système en 2013. La loi de novembre 2010 prévoit, à cette date, un débat national sur une évolution du système qui pourrait se faire au profit d’un système par points – option qui a les faveurs de la CFDT – ou d’un système à comptes notionnels, sur le modèle suédois. Le Conseil d’orientation des retraites vient d’inscrire la réforme systémique à l’ordre du jour au second semestre 2012, à la demande du Medef et de la CFDT, avec l’appui de FO.

Qu’est-ce qu’un passage d’un régime par annuités à un régime par points ou à comptes notionnels impliquerait ?

Eric Aubin : Le passage à un régime par points aurait des conséquences négatives pour l’ensemble des salariés. Les systèmes par points, comme on les connaît dans les régimes complémentaires, prennent en compte l’ensemble de la carrière. De fait, cela pénalise les précaires, les jeunes dont l’entrée sur le marché du travail se fait en moyenne à 23 ans et l’accès à un emploi stable à 27 ans, et aussi les femmes qui, notamment en raison de la maternité, ont des carrières professionnelles plus morcelées. Les chiffres de la Cnav (Caisse nationale d’assurance vieillesse) sont d’ailleurs très clairs : 44 % des femmes arrivent en retraite avec une carrière complète, contre 86 % des hommes. Les comptes notionnels représentent un autre enjeu puisque, dans ce système, le calcul de la pension tient compte de l’espérance de vie de la génération à laquelle on appartient. Notre système par répartition solidaire a fait ses preuves. Le véritable problème est celui des ressources. Aussi, le choix est-il : s’attaquer aux véritables causes du déficit ou diminuer les droits et les niveaux de pensions des salariés et des retraités.

Des niveaux de pension qui ne cessent de se dégrader depuis 20 ans…

Eric Aubin : C’est la raison pour laquelle il faut revenir sur les réformes menées depuis 1993 et corriger leurs effets néfastes. En 1993, c’est le passage des dix meilleures années au 25 pour le calcul de la pension, leur indexation sur les prix et l’augmentation de la durée de cotisations pour le privé. En 2003, c’est l’automaticité de l’allongement de la durée de cotisations en lien avec l’espérance de vie. En 2007, la réforme des régimes spéciaux prévoit un alignement de la durée de cotisations. La réforme de 2010 se caractérise essentiellement par le report de l’âge légal du départ à 62 ans et celui du taux plein à 67 ans.

Quelles propositions la CGT entend-elle porter dans la période qui s’ouvre ?

Eric Aubin : En premier lieu, il est indispensable de redresser la situation de l’emploi pour pérenniser les régimes de retraite. Ensuite la CGT propose une réforme du financement permettant d’assurer l’équilibre de nos régimes :

  • élargissement de l’assiette de cotisations ;
  • mise à contribution des revenus financiers des entreprises ;
  • modulation des cotisations en lien avec les politiques d’emploi et de salaire ;
  • remise à plat des exonérations de cotisations…

Le simple respect de l’égalité salariale entre les hommes et les femmes rapporterait cinq milliards de cotisations supplémentaires dans les caisses.

Il faut aussi créer les conditions d’un meilleur pilotage du système à travers la mise en place d’une maison commune des régimes de retraite.
L’objectif n’est pas de créer un régime unique, mais de parvenir à un socle de droits communs pour l’ensemble des retraités, notamment un taux de remplacement (rapport entre le niveau de pension et le montant de revenu d’activité) de 75 %, un droit au départ à 60 ans avec possibilité d’un départ anticipé lié à la pénibilité, un niveau de pension minimum qui permette à chacun de vivre dignement.

L’application de cette réforme implique de rediscuter de la question du partage des richesses. Il n’est pas normal que la part des dividendes dans la valeur ajoutée soit plus importante que celle des salaires et des investissements. Pourquoi les gains de productivité, les progrès technologiques ne profiteraient-ils qu’aux actionnaires ? Les richesses sont d’abord créées par les salariés dans l’entreprise, il est donc légitime qu’une part de celle-ci leur revienne. Sous une forme qui est aussi le temps de retraite. Les retraités ne sont pas une charge, mais au contraire un atout. Ils sont non seulement des acteurs économiques à part entière, mais ils représentent également un maillon important de la vie associative et démocratique.

Comment s’organisera l’après- 31 janvier ?

Eric Aubin : Nous allons reproduire ce qui a très bien marché en 2010, à savoir l’information et la formation de nos militants. 23 000 militants avaient été formés sur le dossier « retraites ». Avec la question de la réforme systémique, nous sommes sur un point un peu particulier. Nous avons conçu à cet effet un diaporama et aujourd’hui nous sommes en capacité « d’outiller » nos militants. Nous entendons également mener des débats partout dans les territoires, dans les entreprises. Jusqu’au 6 mai, les politiques vont occuper l’espace médiatique. Il y aura peu de place pour le social, les organisations syndicales, la CGT. Dans cette période, il appartiendra à nos organisations de réfléchir à des actions, des initiatives originales, destinées à nous faire entendre auprès des salariés et au-delà, de tous les Français. C’était d’ailleurs une des limites du rendezvous de 2010 : seuls 20 % des salariés disaient avoir connaissance des propositions de la CGT. Nous allons donc avoir l’occasion de les réaffirmer.

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Article publié le 18 janvier 2012.


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