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Retraites : il est où le changement ?

 ?? peine le rapport du C.O.R. sorti, les cris d’orfraie se sont fait entendre du côté des « bien pensants » qui se pavanent à longueur de télé moyennant de bons émoluments, même ceux qui auraient l’âge et les moyens de se retirer dans leurs luxueuses villas et, par conséquence, de ne plus nous fatiguer les méninges.

Faillite du système, catastrophe inéluctable, déficit prévisionnel de 20 à 25 milliards d’ici 2017.
Même refrain alarmiste du côté des retraites complémentaires AGIRC et ARRCO.
Gouvernement et patronat s’activent, de concert, à trouver les solutions toutes plus régressives les unes que les autres :

  • Reculer l’âge de départ à la retraite de 62 à 63 ou 64 ans (c’est la revendication favorite du MEDEF ).
  • Augmenter les cotisations mais sans accabler les pauvres entreprises déjà gavées d’exonérations en tous genres et sans toucher aux profits même les plus fabuleux.
  • Baisser ou geler les pensions : le MEDEF teste avec les négociations AGIRC et ARRCO et, si ça marche, Cahuzac est prêt à s’en inspirer pour le régime général.

Parisot et Cahuzac se partagent le boulot.

Pourtant même le C.O.R. (Conseil d’Orientation des Retraites) relativise la situation dans son 11e rapport sur les perspectives financières des régimes de retraites publié en décembre dernier : « Par rapport aux projections réalisées en 2010, ces perspectives financières apparaissent moins dégradées. »

Au moins 4 enseignements peuvent être tiré de ce rapport.

  • Premièrement, il apparaît que l’avenir de nos retraites est subordonné à un besoin de financement compris, selon les hypothèses, entre 20,8 et 24,9 milliards d’euros en 2020, soit environ 1 point de PIB. Est-ce que consacrer une toute petite part supplémentaire de la richesse nationale à la population retraitée serait une décision aussi extravagante ? Et c’est bien la preuve que, contrairement au discours de Nicolas Sarkozy qui promettait un déficit 0 en 2018, la réforme de 2010 avec son cortège de mesures régressives n’a pas résolu le problème de financement des retraites.
  • Deuxièmement, l’analyse du rapport montre que le déficit à l’horizon 2020 s’explique essentiellement par les conséquences de la crise. En effet, c’est la réduction de l’emploi et la stagnation des salaires qui plombent en premier lieu le financement de nos retraites. Et l’essentiel est encore éludé : on occulte la vraie question du financement des retraites pour dissimuler le fait que, dans les 10 ans à venir, seul un partage des richesses plus favorable aux salariés permettra de financer les retraites.
  • Troisièmement, les calculs du COR montrent que les conditions de financement des retraites dépendent d’abord du niveau de la croissance. A plus long terme, à l’horizon 2060, les régimes seraient excédentaires de 93 milliards d’euros avec un taux de chômage de 4,5% et une productivité de 2 %, tandis qu’ils seraient déficitaires de 105 milliards d’euros avec un taux de chômage de 7% et une productivité de 1%. Ce sont donc bien les conditions économiques et non la démographie (celle-ci s’améliore d’ailleurs progressivement avec le temps), qui constituent le 1er facteur déterminant l’équilibre financier des retraites. En tout état de cause, la situation est moins inquiétante que d’aucuns voudraient le faire croire, puisque le PIB augmentera, toujours selon les hypothèses du COR et à l’horizon 2060, dans une fourchette comprise entre 1600 et 3400 milliards d’euros. Dans ces conditions, la question du financement de nos retraites est loin d’être insoluble.
  • Quatrièmement, enfin, la question principale est bien d’affecter des ressources nouvelles au financement des retraites. La CGT formule des propositions précises en ce sens, comme la modulation des cotisations dites « patronales », la mise à contribution des revenus financiers des entreprises et la soumission à cotisations sociales de l’épargne salariale et de l’ensemble des primes.
    (CGT Bas Rhin)

Gageons que, contre ce qui apparaît comme une opération d’envergure contre le pouvoir d’achat des retraités et futurs retraités, il faille rapidement rechausser les baskets pour aller battre le pavé contre une politique d’austérité toujours à sens unique.

Source : les sections CGT Finances Publiques 35 et 67

Article publié le 11 mars 2013.


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